Théâtre
Tout public
Béziers,34500
23/11/2021 20:30
0 mins
DATE LIEU ADRESSE TELEPHONE WEB DISPO

Causer d'amour

Jaulin n’a jamais réussi à raconter une belle histoire d’amour, que des histoires d’amour raté, des horreurs. À travers elles, il se coltine à lui, il enquête sur ce qui l’a construit, s’approche de sa géographie d’enfance qui a bâti sa manière ou ses mauvaises manières d’aimer. C’est un Yannick Jaulin intime, au présent qui nous renvoie chacun à la terrible difficulté de vivre l’Amour, libre de tout héritage, un Jaulin qui se livre comme jamais. Yannick Jaulin cause d’amour perdu. Il apparaît ancré dans sa terre, planté dans son parlanjhe vendéen. Projeté sur un cadre de toile, son ombre le dépasse. Elle est immense, presque difforme. Elle porte en elle toute la tradition du conte avec ses monstres, ses rois et leurs amours. Surtout leurs amours. Car l’amour est bien le grand sujet de ce nouveau spectacle de Yannick Jaulin. Avec une impudence pudique, il retrouve rapidement le français pour conter son échec d’amour. Sa désespérante habitude à ne pas savoir bien aimer, pas assez, pas vraiment... Il part à la recherche des sources de ce handicap qui le laisse avec deux mariages sur le flanc. Il revisite son enfance paysanne dans ce monde où l’amour était omniprésent mais où on n’en parlait jamais franchement. Entre les deux, l’universel des contes et l’unicité de son histoire, se trouve tout le talent de Yannick Jaulin. Il trouve ce point d’équilibre ténu entre une histoire personnelle et une réflexion qui nous interpelle tous. Du Barbe Bleue dans son château aux questions de sa fille, des moeurs amoureuses des oiseaux à son introspection, il brasse les grands mythes, les doutes de l’homme, les mystères de l’amour qui dure... Il saupoudre des références au temps présent au coeur des histoires vieilles comme le monde. Sur scène, le spectacle est rythmé par les compositions de Morgane Houdemont au violon et Joachim Florent à la contrebasse, qui, tel un choeur de tragédie grecque derrière deux autres écrans, viennent résonner avec les mots et amplifier le propos. Ce n’est plus du conte, ce n’est pas vraiment du théâtre. C’est aussi du chant, de la musique et des pas de danse. C’est du Jaulin. Du très bon Jaulin qui fait rire, émeut, s’emballe et se recroqueville sur ses questions. Et finalement cet aveu de mal d’amour sonne comme un hymne à l’amour. Et on repart léger mais chargé d’une question lancinante : Et moi, en amour, suis-je pinson, coucou ou pigeon ? Dans un troublant effet de miroir, Yannick Jaulin nous a renvoyé à notre propre chemin. Comme souvent les contes. De et par Yannick Jaulin Accompagnement musical et composition : Morgane Houdemont et Joachim Florent Mise en scène : Philippe Delaigue Collaboration à l’écriture : Valérie Puech et Marie-Odile Sansault Lumières : Guillaume Suzenet et Fabrice Vétault Son : Fabien Girard et Jean-Bertrand André Scénographie : Alain Burkarth Constructeur : Vincent Gadras Régie : Laurent Jaulin

ACCES

PARTENAIRES